En surpoids et enceinte : le cauchemar !

Il y a un an j'avais écrit un témoignage pour le site de Gaelle, une super blogueuse que j'adorais mais qui, suite à des personnes disons ... pas très respectueuses a arrêté d'écrire. ( vous pouvez la retrouver sur twitter en cliquant sur son nom ). Son blog ayant fermé je me permet de re-poster l'article ici.

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Au plus loin que je me souvienne, j'ai toujours été « ronde ». Petite j'aimais le sucre, j'avais des bonnes joues, et à l'école tout se passait bien. J'étais sociable, j'allais vers les autres, j'avais un petit caractère qui faisait qu'on me fichait la paix, même si parfois les réflexions d'autres petites filles elles aussi en surpoids pouvaient être blessantes (comparaison de poids, discutions sur les régimes à 8 ans …).  L’adolescence n'a pas été des plus faciles non plus : élève dans le collège ou ma mère travaillait, je n'avais pas beaucoup d'amis. Je me suis renfermées sur moi même, sur mes complexes que la société me rappelait en permanence. En troisième, ma mère m'a emmenée voir un nutritionniste, j'ai perdu 10 kilos pour l'entrée en seconde, et pourtant je me détestais toujours. Il faut dire l'adolescence, c'est le temps des amours, et une «grosse » ça fait pas rêver les garçons. C'est triste mais c'est vrai …

 

Mais revenons à nos moutons. La fac a été libératrice : j'ai appris à m'aimer, physiquement et mentalement et ça m'a énormément aidé. Tout ça grâce à la recette du bonheur : se foutre de ce que les autres peuvent penser. Ça a mis de nombreuses années avant de vraiment marcher, j'ai encore parfois des moments où je me sens horriblement mal vis à vis des pensées des autres et effectivement en soit le chemin est long et semé d’embûches. J'ai rencontré celui qui est devenu depuis mon mari. On s'est aimé, on s'aime toujours à la folie et mes kilos en trop, il les aime aussi, enfin surtout il s'en fout ! Il y a maintenant un peu plus de trois ans, après nous être mariés, nous avons décidé de faire un bébé. Un mois, deux mois, trois mois d'essais, six mois … un rendez vous chez ma gynéco, on y arrive pas, on bloque, on sait pas pourquoi. La réponse toute faite arrive «vous devriez essayer de perdre ne serait ce que quelques kilos ». Je fais alors 80 kilos pour 1m68. Là, je n'arrive clairement pas à me foutre de ce que peut me dire la gynéco, mon obsession c'est tomber enceinte, si elle me parle de kilos en trop et me traite indirectement de grosse c'est qu'elle a raison. J'essaye des régimes, aller voir une diététicienne, m'affamer, et le résultat est là : je prends 10 kilos à force d'imposer n'importe quoi à mon corps. J’arrête de fumer aussi, ça n'a pas du aider, soit mais quand même … et puis je reprends, de toute manière je ne suis toujours pas enceinte, ça ne sert à rien , et un an et demi a passé.... puis deux ans. « Bon, ça vient peut-être pas de vos kilos en trop, on va faire des recherches hormonales ». Au final, j'avais bien un léger dérèglement hormonal … on me met sous traitement, et je tombe enceinte. Trois mois plus tard, j’apprends que le cœur du bébé s'est arrêté environ au deuxième mois, et que je dois subir un curetage, j'ai fait une fausse couche. Je fais alors 90 kilos et je n'ai pas grandi ! Je suis au fond du gouffre, et je me laisse dépérir de jour en jour. Et puis j'ai rencontré une personne géniale qui a sut m'écouter, une psychologue qui ne m'a jamais jugé, qui travaille dans le dialogue, et qui a su me redonner confiance en moi. Je décide de changer de gynécologue, et l'homme que j'ai eu en face de moi était juste génial. Il n'a jamais mis mes problèmes de fécondité sur le fait de mes kilos en trop, non, mais plutôt sur le fait que faire un bébé ça peut prendre du temps aussi. On a laissé la nature faire son travail durant trois mois, puis on a repris le traitement hormonal tout doucement.

En un mois de traitement je suis tombée enceinte, quand je ne voulais plus y croire. J'avais recommencé à fumer, à faire la fête, à boire, parce que « merde de toute manière ça sera pas ce mois ci et je serais sûrement jamais maman ».

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Mon gynécologue m'a donné alors un petit conseil : faire attention aux kilos à prendre pendant la grossesse, et écouter mon corps. Ce que j'ai fait pendant les 6 premiers mois. Je n'ai pas pris de kilos, aucun pendant mes 6 premiers mois, et le petit grandissait très bien. Et puis il y a eu le test du diabète gestationnel et là … catastrophe. Déjà au labo «oh vous savez vous êtes un peu en surpoids, il y a quand même beaucoup de risque ». Étrangement, le fait que mes deux parents soient diabétique n’était pas du tout la cause principale non, mais mes kilos en trop oui. Alors oui, ça peut jouer, mais quand même, merde, ça me parait pas être automatique. Effectivement, j'ai eu un léger diabète gestationnel, mais sincèrement au vu de mes résultats et du fait qu'ils ont encore baissé les résultats limites, rien de bien méchant. J'ai été voir un endocrinologue, très bien lui aussi, sur les conseils de mon gynécologue. Le premier rendez vous fut rude, pour la bonne et simple raison qu'il a du m'expliquer les risques qu'il pouvait y avoir sur le bébé si je ne faisais pas attention. Il a eu raison, je le remercie vraiment aujourd'hui. Là encore, j'ai pris 2 kilos, et que j'ai reperdu, puis repris. Au 8ème mois, j'ai eu mon premier rendez vous avec une sage femme de l’hôpital et là ce fut le drame. Elle était accompagnée d'une sage femme en formation, et sans elle je crois que j'aurai claqué la porte. « Vous faites un écart par semaine mais ça va pas ? » «  C'est horrible le diabète gestationnel » «  Vous pesez combien ? Mais oh mon dieu vous avez pris combien pendant votre grossesse » «  Votre bébé va être obèse ». C'est lors de l’échographie du troisième trimestre que j'ai pu me rendre compte que non, mon bébé n'était pas obèse, loin de là et qu'il fallait que j’arrête de stresser.

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A la naissance, mon bébé faisait 3 kilos 6, un poids des plus normal. Mais ce n'est pas fini. L'obsession du poids ne fait que commencer pour ce petit bout d'homme : prise de biberon à heure très régulière quitte à réveiller le bébé, quantité fixe, ni plus ni moins. La peur de l’obésité chez l'enfant devient un peu n'importe quoi. Personnellement, je refuse de réveiller mon enfant en plein sommeil ( sommeil qui d'ailleurs est la chose la plus importante pour un nourrisson vu que c'est durant son sommeil qu'il évolue), ni de l'affamer. Non, un nourrisson de quelques jours ne va pas faire de caprice vis à vis de la nourriture … il ne faut pas exagérer.

Quant à moi, l'histoire se finit étrangement. J'ai toujours rêvé de maigrir, et là que j'ai perdu beaucoup de kilos depuis l'accouchement je me sens perdue et je ne me reconnais plus. Cela me rend plus mal que si j'avais juste perdu mes kilos de grossesse je crois. Alors non, le poids durant une grossesse n'est pas important, l'important c'est de se sentir bien car on a déjà énormément de choses à gérer d'un point de vue émotionnel et psychologique ! Je continue de penser que l'obsession des kilos par la médecine  n'est pas un bien, mais juste une nouvelle lubie médicale.

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